Automnes : plus je vieillis plus je me sens prête à vivre - Christine Jordis
Cet essai parle, comme son titre l'indique, de la vieillesse, de sa perception par la personne vieillissante, mais aussi de la vision de l'autre, notamment dans une société où la jeunesse tient lieu de viatique et d'absolu, où l’expérience (professionnelle en particulier) est de moins en moins valorisée.
Ce sont les femmes, plus âgées, qui sont le plus souvent victimes de l'absence de considération, car leur apparence est la première "qualité" qui leur est reconnue bien trop souvent (actrices, journalistes, mais aussi personnes plus communes). Christine Jordis, dans une première partie de ce livre, montre combien la femme est d'abord vue et considérée sur son physique ( l'expression « vieille peau » ne s'applique pas aux hommes !) alors que l'homme sera considéré en fonction de son "charme", ses qualités professionnelles en premier.
Le second chapitre bien sûr aborde la question de l'approche de la mort et de la fin de vie. L'auteur prend clairement le parti du #ProChoix, qu'il s'agisse de l'euthanasie ou du suicide assisté, la personne devrait avoir le droit de terminer sa vie dans une dignité dont elle serait la seule à définir les contours, et non – comme la loi le dispose – que des médecins puissent intervenir dans sa volonté. Après une réflexion nourrie de cas emblématiques où les familles se trouvent en contradiction avec la position des médecins, elle se réfère aussi à Gandhi, un non violent absolu, pour rappeler cette prise de position : « Supposons qu'un ami se débatte dans les affres de l'agonie. Le mal dont il souffre est incurable et je ne peux rien pour atténuer son supplice. Dans ce cas, s'il n'a même plus de conscience réfléchie, le recours à l"euthanasie ne me semblerait nullement contraire aux principes de l'amritsa. »
Nombre de références aux philosophes et penseurs chinois et indiens qu'elle connait bien font de cet essai une belle réflexion sur l'à-venir.
CB
Editions Albin Michel