J'ai tué mon père un vendredi - Brigitte Heuzard
A remonter le temps, à décrire le cocon familial et, surtout, à évoquer la forte personnalité de son père., un homme beau, fort, décoré à vingt ans, qui ne cédait jamais, ni aux maladies, ni aux accidents….
C’est avec humour, tendresse, émotion, que l’auteure évoque les moments forts de son histoire, toujours centrée sur ce père omniprésent qui avait dit et redit qu’il ne voulait pas vivre en état de perte d’autonomie.
S’il n’avait pas été cet homme debout, elle ne l’aurait pas aidé à mourir.
Comment, pourquoi ?
Lorsque Parkinson l’atteint, la famille se mobilise ; puis vient le moment où l’accord se fait sur l’évidence de mettre une fin à cet état ; discussions sur les possibilités de suicide, rejet, jusqu’à la découverte des solutions offertes par la Suisse…Soulagement, puis périodes de désespoir devant le temps nécessaire à la mise au point ; et, bien évidemment, c’est à cette fille unique qu’incombe la charge de toute l’organisation.
Heureusement ! Car la suite des évènements est une aventure : retards dus à de nouvelles exigences de certificats médicaux de la parte de Dignitas, folle équipée de l’ambulance transportant l’intéressé et sa femme, pendant que sa fille et ses deux grands enfants attendent à l’hôtel…
Mais pour le lecteur (et peut-être enfin pour elle) la justification est dans la photo qu’elle a prise de son père, habillé de ses vêtements favoris, allongé sur le lit de l’association et faisant, calme et confiant, un salut, d’adieu.
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