Roland Bontoux - Butin de vie
DIRECTIVES ANTICIPEES (Mes…)
Intro orgue et guitare === LAm DO RE Mi LAm
Ma Vie c’est un drap blanc, = Mon suaire qui attend,
Escarres’ au dos, incontinent, = Et ces odeurs que je sens...
Je sais, c’est dégoûtant, = Mais moi, ça fait deux ans,
Que sur mon lit de gisant, = J’attends, j’attends en souffrant...
Quand tout le monde s’affaire, = A me garder mourant...
Chez moi le revolver, = Ferait bien mon affaire,
Mais ici je dépends, = De ces curés en blanc...
Un caillot dans la tête = Et depuis je végète,
Subissant le Calvaire, = En Terre hospitalière...
Cloué sur mon lit, = Comme sur une croix,
Je croyais interdits, = Les supplices chinois...
REFRAIN
Bon Dieu pour la guerre, = Et mourir à vingt ans,
On fait moins de manières = Avec la vie des gens…
Ma vie c’est fini, = Elle ne vaut plus rien,
Mais quel qu’en soit le prix, = Elle m’appartient !
C’est à moi de choisir, = Ma façon de mourir,
Vous choisirez la votre, = Messieurs les bons Apôtres.
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Docteur moi j’attendais, = De la « Fraternité »,
La main salvatrice, = Qui met fin au supplice…
Mais mon dernier désir, = Le soin pour en finir,
Docteur je le vois bien, = Tu t’en laves les mains…
Très malin tu t’abrites, = Derrière Hippocrate,
Pour garder hypocrite, = Ce pouvoir qui te flatte...
Avec ton air pédant, = Tes gestes humiliants,
Y a t-il dans ton serment, = Le respect du mourant ?
Et si en conscience, = Pour moi tu ne peux rien,
Que ton droit d’impuissance, = Et l’Enfer de tes soins,
Qu’on forme à ta place, = De « bons Samaritains »,
Qui pourront eux au moins, = Me piquer comme un chien !
REFRAIN
Quand je pense qu’on se nomme, = Pays des droits de l’homme,
Je crois bien qu’ici, = Les miens on les oublie…
Ma vie c’est fini, = Elle ne vaut plus rien,
Mais souviens toi toubib, = Qu’elle m’appartient !
C’est à moi de choisir, = Le moment de partir,
Vous choisirez le votre, = Messieurs les bons Apôtres.
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Et toi le Curé, = L’Imam, le Rabin,
Qui veut tout régenter, = Du début à la fin…
Gardes tes discours, = Et ton semblant d’amour,
Ici j’agonise, = A cause de ton église !
Bien sûr on le sait, = Ta parole est sacrée,
Pourrait-on rêver mieux, = Que faire parler Dieu…
Mais tu lui as fait dire, = Le meilleur et le pire,
C’est pas Dieu le Père, = Qui dira le contraire !
Pourquoi ce qu’on aime, = Est toujours interdit,
En quoi ça te gène, = Que j’aille au Paradis ?
Et quand de ma souffrance, = Curé tu t’en balances,
Qui de nous deux, = Fait offense à ton Dieu ?
REFRAIN
Pour de sombres chimères, = Sur les bûchers d’antan,
On fit moins de manières = Avec la vie des gens…
Mais ne vois tu pas, = Que je porte ma Croix,
Englué dans ce corps, = Qui n’attend que la mort ! ))))
Alors épargne moi, = Ce « Chemin de Croix »,
Un homme autrefois, = L’a déjà fait pour moi...
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Et toi le Député, = Cesse de pinailler,
C’est pas compliqué, = D’écrire « liberté » !
Suffit de respecter, = Notre laïcité,
Et chacun partira = Enfin selon son choix...
Si je suis lucide, = Qu’on m’aide au suicide,
Si je ne le suis pas, = L’euthanasie pour moi…
Des passeurs de frontière, = M’aideront à le faire,
A quitter dignement, = Mes amis, mes parents…
Les autres choisiront, = Le chemin qu’ils voudront,
Moi je veux pas mourir, = En souffrant le martyre…
Ni finir à l’asile, = Grabataire ou sénile,
Fantôme sans mémoire, = Errant dans un mouroir…
REFRAIN
Cerné par les sectaires, = Au Pays des Lumières,
Je m’éteins prisonnier, = En Terre de Liberté…
Mais un jour à ma place, = Comm’un rat dans sa nasse,
Vous serez le mourant, = Que personne n’entend…
Ce condamné qui ose, = Demander quelque chose,
Le droit de s’évader, = Sur la pointe des pieds…
CODA
« Sur le seuil de sa maison, = Le Seigneur m’attend »
Mais ça fait longtemps = Il n’est pas content…
« Intégristes et sectaires = Le Père vous attend
Mais craignez Messieurs = La Colère de DIEU»…