Mon père, cet espion
Une scène, un homme en pyjama en train de dormir sur un fauteuil.
Tout d’un coup tout s’anime : l’homme devient un espion avec son imperméable et son chapeau, l’écran se met à vivre avec des paysages, des personnages style BD qui lui donnent la réplique.
Mais qui est-il ? Joue-t-il un double jeu ? Est-il vraiment un espion ? N’est-il pas simplement un homme malade condamné par la médecine ?
Il nous entraîne dans ses aventures familiales, médicales, dans son imaginaire avec tendresse et humour. Le texte peut parfois être « dur » mais tout de suite il bascule dans la fiction.
Le texte a l’ambition de réactualiser le dialogue autour de la fin de vie.
Il a été créé à partir de paroles de soignants et ne prend pas position face à la fin de vie, mais il est là pour nous reposer les questions. « On peut parler d’intimité collective, car ce que vit le personnage se joue et se dénoue aussi au sein de l’intimité de chaque spectateur. » En cela le texte est très bien écrit et très fort.
La mise en scène et la mise en lumière sont efficaces et pertinentes.
Quant à l’interprétation, elle est remarquable et performante : l’acteur passe constamment d’un personnage à l’autre avec une facilité déconcertante.
Bref, c’est un spectacle à voir et pouvant intéresser l’ADMD en tant que prémisses à un débat sur la fin de vie.
Du 7 au 28 juillet à 19h15 au festival d'Avignon 2022 - Billetterie en ligne