Accueil / Actualités / Communiqués
Communiqués

Vincent Lambert : ce que cette tragédie nous dit à propos de la loi sur la fin de vie

image bandeau
Publié le
12 juillet 2019
Taille du texte
Partager sur

Près de 11 ans après avoir été la victime d'un accident de la route, 8 ans après la première expertise médicale qui rapportait qu'il se trouve dans un état pauci-relationnel, après des dizaines de recours juridiques, la décision a été prise, le mardi 2 juillet 2019 de pratiquer une sédation profonde et continue jusqu'au décès à Vincent Lambert, 42 ans.

En 2013, déjà, une première sédation avait duré 31 jours (du 10 avril au 11 mai) avant que l'alimentation et l'hydratation ne soient rétablies à la demande de ses parents.

Cet ultime arrêt des traitements, débuté le 2 juillet 2019, aura duré 9 jours ; une période au cours de laquelle personne ne peut assurer que le patient ne souffre pas.

Le drame de Vincent Lambert met en lumière les carences de la loi du 2 février 2016 créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie, dite loi Claeys-Leonetti. Une loi qui ouvre la voie à tant de multiples interprétations et modes d'application qu'elle permet d'innombrables recours qui transforment le patient en un objet aux mains des autres : médecins, familles, proches... ; une loi qui, alors que la décision de fin de vie est prise, organise une agonie de 9 jours. 9 jours...

Tout en assurant les proches de Vincent Lambert – et notamment son épouse, Rachel – de sa compassion et de celle des 72 500 adhérents de l'ADMD, Jean-Luc Romero-Michel, président de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, appelle le chef de l'Etat et le chef du Gouvernement à autoriser le Parlement à légiférer en faveur d'une loi de liberté en fin de vie qui permettra à chacun, dès lors que cela résultera de son choix exprimé de manière consciente et réitérée, de maîtriser son propre parcours de fin de vie et de choisir entre une obstination raisonnable, un accès universel aux soins palliatifs dans une unité dédiée et une aide active à mourir. Et parce que cette loi de liberté n'emportera aucune obligation d'aucune sorte, le médecin qui ne voudra pas accompagner son patient dans une aide active à mourir transmettra le dossier de son patient à un confrère volontaire.