Colombie, Chili… Fin de vie : en Amérique du Sud aussi, l’aide active à mourir progresse...
Colombie
En 1997, la Cour constitutionnelle colombienne a jugé qu’une euthanasie ne pouvait être illégale, dès lors que le patient donne volontairement son consentement éclairé et que l’acte est pratiqué par un médecin.
Mais ce n’est qu’en avril 2015 que le ministre de la santé colombien a signé le Protocole d’application de la procédure d’euthanasie (résolution n° 1216 du 20 avril 2015) qui permet à un adulte en phase terminale de demander l’euthanasie à son médecin. Son pronostic vital doit être engagé à court terme, c’est-à-dire dans un délai inférieur à six mois. Il doit faire état de souffrances intolérables, et il ne doit pas exister, dans son cas, d’alternative thérapeutique satisfaisante. La demande doit être explicite et persistante. En l’absence de loi, le patient dont la demande d’aide active à mourir est refusée par son médecin, alors que les conditions stipulées dans le Protocole sont remplies, peut s’adresser à la justice.
Sous conditions très strictes, la demande d’un mineur peut également être acceptée. Le ministère de la santé colombien a signé en 2018, à cet effet, un protocole spécifique pour ces cas, rares.
Chili
En décembre 2020, le Congrès chilien a approuvé un projet de loi permettant à un patient âgé de plus de 18 ans en phase terminale d’une maladie grave ou incurable de mettre fin à ses jours avec l’aide d’un professionnel de santé. Ce texte – Muerte digna y cuidados paliativos (mort digne et soins palliatifs) – proposé par Vlado Mirosevic, député du Parti libéral du Chili, a été voté par 79 députés, contre 54 (et 5 abstentions), avec le soutien des députés du parti du président au pouvoir Sebastian Piňera. A la suite du dépôt de plusieurs amendements, ce texte a été renvoyé en commission Santé de la Chambre des députés qui l’a approuvé, ainsi rectifié, le 29 mars 2021. Le texte a été renvoyé devant la Chambre basse du Parlement chilien qui l’a approuvé le 20 avril 2021. Il doit être à présent examiné par le Sénat...
Ce texte permet à une personne âgée de plus de 18 ans atteinte d’une maladie incurable, irréversible et évolutive, sans possibilité de réponse aux traitements curatifs et avec une durée de vie limitée, de demander une euthanasie. Le patient doit être conscient et sain d’esprit, ou avoir laissé des directives indiquant explicitement son désir.
PhL