Euthanasie. La France peut-elle continuer à se reposer sur la Belgique ?
Contrairement à la Suisse qui délègue à des associations privées la possibilité (une tolérance et non un droit) de pratiquer des suicides assistés (à la condition toutefois de pouvoir débourser quelques 10.000 euros et de pouvoir se déplacer en Suisse), la Belgique a voté une loi – en 2002 – de légalisation de l’euthanasie, c'est-à-dire une aide active à mourir pratiquée par un médecin, dans le cadre d’un parcours médical. Cette loi s’applique à tous les résidents belges ainsi qu’à toute personne qui serait régulièrement suivie par un médecin belge.
En pratique, cela veut dire qu’un Français a peu de chances de pouvoir bénéficier de la loi belge, sauf à consulter régulièrement un médecin d’outre-Quiévrain, ce qui implique en théorie plusieurs allers et retours entre la Belgique et la France : de l’énergie et de l’argent…
Comme pour la Suisse, cette possibilité belge reste le privilège de quelques-uns, tandis que pour la majorité des Français, c’est la loi Leonetti-Claeys qui s’appliquera, avec les souffrances et les indignités mille fois dénoncées.
Il faut, pour que l’ensemble de nos concitoyens aient accès à leur ultime liberté, qu’une loi en France permette enfin à ceux qui le souhaitent de choisir le moment et la manière de leur mort. A nos législateurs de prendre leurs responsabilités et d’ouvrir le champ des possibles pour que ceux qui le souhaitent puissent bénéficier d’une aide active à mourir (euthanasie ou suicide assisté) tandis que ceux qui ne le souhaitent pas pourront bénéficier de soins palliatifs de qualité, voire d’une forme d’acharnement thérapeutique, admissible dès lors qu’elle est réclamée par l’intéressé lui-même.
Il reste du chemin à parcourir pour éviter aux femmes et aux hommes de notre pays de connaître les drames, non pas de la mort puisque l’on sait tous que nous sommes mortels, mais de la fin de vie : il est acceptable de mourir, il est inadmissible de devoir souffrir.