Fin de vie : pourquoi le modèle de suicide assisté de l’Oregon n’est pas souhaitable en France ?
« Le modèle du suicide assisté pratiqué en Oregon, où un produit létal est prescrit sans accompagnement, semble s’imposer dans le débat en France. Mais, en laissant le patient seul face à lui-même, il serait à l’opposé d’un principe républicain fondamental, la fraternité, considèrent, dans une tribune au Monde, Mélanie Heard, responsable du pôle santé à Terra Nova, et Martine Lombard, professeure émérite de droit. »
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Dans une tribune parue dans Le Monde daté du 15 février 2023, Martine Lombard, professeure émérite de droit public, et Mélanie Heard, docteure en science politique, membre du comité exécutif de la chaire Santé de Sciences Po, décrivent et critiquent le modèle de suicide assisté sans accompagnement qui existe en Oregon (état du nord ouest des Etats-Unis).
C’est un modèle qui consiste à prescrire et à délivrer un médicament à visée létale aux personnes dont le décès est attendu dans les six mois.
Dans 54,7% des cas, la personne meurt sans aucun accompagnement ni médical ni associatif, seule,
En moyenne, l’agonie consécutive à l’auto administration de ce produit est de 2 heures. Elle peut aller jusqu’à 104 heures, soit plus de 4 jours !
En aucun cas, ce modèle ne peut être adopté en France. Il fait fi de la solidarité, de l’entraide et de la fraternité que la France doit aux personnes les plus vulnérables, c’est à dire celles qui se savent condamnées. Il s’agit d’un abandon.
PhL