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L’ex-secrétaire d’État Paulette Guinchard est décédée après recours au suicide assisté

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Publié le
5 mars 2021
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Paulette Guinchard, qui fut secrétaire d’Etat et députée du Doubs, a choisi de s’exiler en Suisse pour mourir comme elle le souhaitait, alors que la maladie annonçait la fin de sa vie mais que la France demeure obstinément sourde à entendre les demandes d’aide active à mourir, légitimes dès lors que la vie n’est plus que de la survie.
Le suicide assisté de cette personnalité politique, respectée, en plein débat parlementaire sur la légalisation de l’aide active à mourir, est une pierre dans le jardin de l’exécutif français.
Emmanuel Macron et Jean Castex doivent entendre l’aspiration des Français à rester maîtres de leur fin de vie et à disposer de la liberté de choisir le moment et la manière d’éteindre leur propre lumière.
Le 11 mars 2021, au Sénat, sera examinée la proposition de loi de la sénatrice Marie-Pierre de la Gontrie visant à établir le droit de mourir dans la dignité.
Le 8 avril 2021, à l’Assemblée Nationale, sera examinée la proposition de loi du député Olivier Falorni donnant le droit à une fin de vie libre et choisie.
Ces propositions de loi, comme celles de leurs collègues Marine Brenier, Caroline Fiat et Jean-Louis Touraine, rassemblent les signatures de centaines de parlementaires.
Le Gouvernement doit entendre le Parlement qui réclame la liberté en fin de vie et mettre un terme à la triste loi Leonetti qui condamne chacun de nous à la mort dans la souffrance (dénutrition, déshydratation, conduisant à l’insuffisance rénale sévère).
Le Gouvernement doit entendre les 96% de Français qui demandent à être respectés dans leur volonté et dans leur conscience lorsque la vie n’est plus que de la survie.


En 2005, dans une tribune qu'elle avait cosignée, Paulette Guinchard soutenait la loi Leonetti et affirmait :
"La légalisation de l'euthanasie, à l'instar des législations hollandaise et belge, aurait-elle été une meilleure solution ? Nous pensons que non, et cela pour plusieurs raisons..."
Pour lire la tribune parue dans Le Monde le 28 avril 2005, cliquez ICI.
Comme quoi, les certitudes d'un moment ne valent rien. Seule une loi de liberté, qui ouvrira le champ des possibles, permettra à chaque citoyen de choisir en conscience les conditions de sa propre fin de vie.