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"C'est le déconfinement, mais mon père en fin de vie n'a droit qu'à une visite, une heure par jour" - France Bleu

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Communiqué
5 juin 2020
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Une famille de Drôme Ardèche est en train de perdre un proche, un père et mari de 81 ans atteint d'un cancer. Il est en fin de vie à l'hôpital local de Lamastre (Ardèche), où les conditions de visites sont restreintes à cause du coronavirus. Pour le fils de l'octogénaire, "c'est inhumain".

A l'hôpital de Lamastre en Ardèche, les visites sont limitées à une personne par jour, une heure maximum pour un malade en fin de vie. A partir de ce vendredi, sous conditions, les visites pourront se faire par deux indique la direction de l'hôpital. Elle assure suivre les consignes et explique ne pas avoir eu de cas de Covid parce que des mesures drastiques ont été respectées sur les allers et venues dans l'établissement. 

Pour des familles, ces conditions sont "inhumaines". Un Drômois a tenu à témoigner, anonymement. Son père est en train de s'éteindre, à 81 ans, malade d'un cancer. La famille fait un planning pour le voir : "on s'appelle : "tu y vas demain ? ok, bah moi j'irai après. Chacun son tour. Ma mère, cette semaine, n'a pu voir son mari qu'une heure. Moi j'ai pris rendez-vous - je trouve ça inhumain de prendre rendez-vous pour voir son papa - et je le vois dimanche...en espérant qu'il soit encore là." 

"Il y a une petite terrasse à son étage. Alors quand on sort sur la terrasse, les autres membres de la famille peuvent le voir, depuis la rue" poursuit ce fils, "d'autres personnes viennent comme ça voir leurs proches : on voit les malades accrochés à leur fenêtre, et la famille en bas en train de discuter". Ses demandes auprès de la direction de l'hôpital pour étendre les visites ont reçu une réponse négative. La direction de l'Agence Régionale de Santé n'a pas répondu à leur sollicitation : "rien...comme si les personnes en fin de vie importaient peu." 

"Les bars, les plages rouvrent...mais nous, c'est toujours une heure par jour"

Ce fils, qui avait pu accompagner son père plus librement pour des rendez-vous médicaux en plein confinement dans l'hôpital de Valence, a dû mal à comprendre ces restrictions. Et elles sont d'autant plus douloureuses à vivre que, par ailleurs, la vie reprend : "c'est le déconfinement. Les bars, les plages rouvrent. Mais nous non, c'est toujours 1 heure par jour. Alors que les hôpitaux sont justement les lieux où on peut le mieux protéger les gens, les équiper pour éviter la propagation du virus." Le visiteur est équipé de masque + visière, charlotte, surblouse et suit tout un protocole à l'hôpital de Lamastre.

L'établissement propose aux familles des rendez-vous par visio-conférence, par Skype : "mon père a 81 ans. Skype, ce n'est pas sa génération. Et puis ce n'est pas une présence humaine, c'est une caméra. On l'a fait, mais la conversation durait 5 minutes, et j'avais l'impression qu'il ne réalisait pas. Or, une fois, quand j'étais à l'hôpital, un infirmier m'a dit "on voit quand il a une visite le visage de votre père est différent. Comme si il revivait, entre guillemets.""

Si un diagnostic de "fin de vie" n'est pas posé par un médecin mais que le patient est en soins palliatifs, les visites sont limitées à une personne, une heure par semaine à l'hôpital de Lamastre. Sollicitée pour savoir quel protocole précis devait appliquer les établissements et si un assouplissement était prévu, l'Agence Régionale de Santé ne nous a pas encore apporté de réponse.

Le site de France Bleu