Fin de vie. « Neuf Français sur dix sont favorables à la légalisation de l’euthanasie » - Le Télégramme
Aujourd’hui, des personnes qui ont 60 ou 70 ans voient leurs parents vieillir, parfois dans des états et des situations qu’ils ne veulent pas pour eux. Il ne s’agit pas de demander l’euthanasie pour tout le monde, il s’agit d’avoir la liberté de choisir en cas de trop grande souffrance. Les gens ont pris conscience de l’importance de rédiger des directives anticipées pour leur fin de vie.
La loi Leonetti prévoit la fin des soins : mais qui veut mourir de faim, de soif ou d’étouffement ?
En quoi la loi Leonetti sur les droits des malades et la fin de vie n’est-elle pas suffisante ?
Parce qu’elle ne réglemente pas la période la pire de la fin de vie. Vincent Lambert a mis huit jours à mourir une fois que ses soins ont été arrêtés. La loi Leonetti prévoit la fin des soins : mais qui veut mourir de faim, de soif ou d’étouffement ? Il faut réglementer cette période après 24 heures ou 36 heures d’arrêt des soins, qui est une grande souffrance pour la personne, qui, elle, ne reviendra pas le dire, mais aussi pour l’entourage qui y assiste. Par ailleurs, seulement 20 à 25 % des gens qui auraient besoin de soins palliatifs y ont accès.
Peut-on estimer qu’il y aura un avant et un après Vincent Lambert ?
Les gens ont pris conscience de ce type de situation. L’affaire a aussi révélé l’importance de réglementer qui prend les décisions quand une personne n’a pas laissé de directive anticipée. Dans notre proposition de loi, nous prévoyons une cascade de responsabilités : la personne de confiance quand elle est désignée, sinon le conjoint, sinon les enfants adultes et après les parents.
Nous avons l’opinion avec nous.
Quels sont vos moyens de pression pour que le gouvernement avance sur le sujet ?
Aujourd’hui, avec neuf Français sur dix favorables à la légalisation de l’euthanasie, nous avons l’opinion avec nous. Par ailleurs, nous avons beaucoup d’adhérents, 72 000, et aussi beaucoup de députés avec nous, de tous les groupes politiques. Le 2 novembre, pour réveiller le gouvernement, des manifestations seront organisées partout en France, à l’occasion de la Journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité.
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