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Laon : Martine Viet admirative du combat de Marie Humbert sur la fin de vie - L'Union

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Communiqué
7 août 2018
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Martine Viet répond à nos questions au lendemain de la disparition de Marie Humbert, l’une des figures du débat sur la fin de vie en France depuis 15 ans.

Marie Humbert est décédée ce week-end. Que représentait-elle pour vous ?

C’est une femme qui a énormément souffert mais qui a eu le courage de surmonter cette souffrance pour agir et mener un combat dans l’intérêt de tous, en obtenant cette loi qui autorise chaque malade qui le souhaite à choisir les conditions de sa fin de vie. Cela date de 2003, nous sommes en 2018. La situation évolue mais lentement, et d’une façon assez confuse.

Le combat de Marie Humbert, c’était avant tout celui d’une mère. C’est pour cela qu’il a touché les gens ?

Oui, tout à fait. C’était une femme très simple. Elle a commis un acte illégal puisqu’elle a donné la mort à son fils mais après avoir interpellé le Président de la République qui, bien sûr, ne pouvait pas répondre à sa demande.

 

«89 % des Français demandent cette possibilité d’euthanasie

et de suicide assisté»

Martine Viet

 

Depuis, il y a eu d’autres exemples médiatiques qui ont fait avancer les choses, comme la mort de Chantal Sébire, en 2008, ou d’Anne Bert en 2017. Toutes ces situations très douloureuses touchent la société. Elles ont permis de changer les mentalités. 89 % des Français demandent cette possibilité d’euthanasie et de suicide assisté, mais nos dirigeants restent assez frileux par rapport à cette demande.

L’opinion précède souvent la loi, en fait ?

Oui. En tant que délégués de l’ADMD, nous poursuivons cette demande de manière très tenace mais dans la légalité.

Avec d’autres, Marie Humbert a été à l’origine de la loi Léonetti. Quelles sont les avancées qu’il faudrait encore obtenir ?

La loi Léonetti date de 2005 et la loi de 2016 vient toujours de ce député médecin qui a toutes les casquettes. Parmi les avancées que nous souhaitons, il y a celle d’écrire ses directives anticipées, ce que l’on souhaite à sa fin de vie, et aussi la possibilité de demander la sédation profonde et continue, c’est-à-dire d’être endormi. On perd conscience et cette agonie peut durer très longtemps. C’est un consensus qui ne satisfait personne. On sent bien qu’il y a cette réticence du corps médical et la volonté de garder la décision finale. Même dans la loi de 2016, c’est encore le corps médical qui décide.

Quid du positionnement d’Emmanuel Macron ?

Il n’a pas donné son avis sur le sujet mais on suit de près son rapprochement avec les autorités religieuses qui sont contre l’évolution de cette loi-là. Lors du congrès de Versailles, cependant, le chef de file des députés En Marche Richard Ferrand a souligné qu’« il [nous] faudra sans tarder inscrire à [notre] agenda l’élargissement de l’accès à la procréation médicalement assistée comme l’interrogation sur la fin de la vie » . Propos recueillis par Philippe Robin

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