« Se battre pour vivre et mourir selon sa volonté » - Ouest-France
(Maine-et-Loire) :
[...] L'euthanasie ne constitue pas un corps étranger à l'activité médicale, elle en fait intégralement partie. Si la loi doit protéger les plus fragiles, alors il ne faut pas se résoudre à ce que seules les personnes qui ont des ressources financières et des « relations » puissent librement mettre fin à leur vie dans des conditions humaines.
Les soins palliatifs doivent être offerts à tous (seuls 25 % des hôpitaux et cliniques en bénéficient actuellement). Il n'y a aucune contradiction à développer les soins palliatifs et, en même temps, la possibilité offerte à chaque patient en fin de vie de choisir d'être euthanasié.
[...] En effet, au même titre que l'IVG, il faut donner cette possibilité, car il n'y a pas de liberté sans des possibilités légales d'être responsable de sa vie. L'humain est le seul être vivant qui peut vouloir mourir lorsque sa vie n'a plus que le sens de l'agonie. Pourquoi le respect dû à la personne s'arrêterait-il devant sa demande ?
[...] La condamnation du suicide assisté et de l'euthanasie, considérés comme un meurtre, et naturellement la demande, elle-même considérée comme une réaction pathologique, relèvent d'un « christianisme culturel ».
Influence d'un certain christianisme qui fait du : « Tu ne tueras pas » un commandement indépassable, mais le : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » n'est-il pas le plus grand commandement qui doit subordonner les autres principes dont l'injonction : « Tu ne tueras pas » ?
Nous savons (et les médecins aussi) que cette euthanasie est pratiquée, illégalement et de la seule initiative de certains médecins. Nous disons non à cette pratique illicite et souterraine ! Aucun médecin n'y serait obligé (droit à une clause de conscience du médecin, comme pour l'IVG). »