Un homme empêché de voir son père mourant, la gendarmerie exprime ses regrets - L'Est-Républicain
Contrôlé par des gendarmes malgré une autorisation dérogatoire de déplacement, l'homme a dû faire demi-tour sans pouvoir dire au revoir à son père, atteint d'un cancer généralisé.
Habitant en Loir-et-Cher, Patrice Dupas prend la route le 4 avril dernier pour voir son père, en fin de vie. Muni d’une attestation dérogatoire de déplacement, il a coché la case "motif familial impérieux", comme prévu sur le document pour ce genre de cas.
Son père, âgé de 82 ans, habite alors sur l’Île de Ré et est atteint d'un cancer généralisé, raconte France Bleu Loire-et-Cher.
Avant de monter en voiture, Patrice Dupas prend soin d'appeler la gendarmerie du Loir-et-Cher. "Ils m'ont dit 'oui, oui, c'est un motif familial impérieux, il n'y a aucun problème'", explique-t-il à nos confrères.
Mais contrôlé par des gendarmes à l’entrée du pont de l’île de Ré, il est verbalisé et doit faire demi-tour à quelques kilomètres seulement de sa destination. Il avait pourtant été contrôlé en Charente-Maritime à la sortie de l’autoroute et avait été autorisé à passer.
Son père est décédé quelques jours plus tard sans qu’il ait pu le voir. Il est revenu quelques jours plus tard avec le certificat de décès de son père en main pour assister à ses obsèques. Il n'a cette fois-ci pas rencontré de problème.
La porte-parole de la Gendarmerie nationale Maddy Scheurer a reconnu que les gendarmes n’avaient "pas perçu le degré d’urgence" du déplacement de Patrice Dupas. "Il y a eu une véritable incompréhension. C’est malheureux. Nous le regrettons et nous comprenons sa peine", a-t-elle ajouté.
Elle a souligné que lors de ce premier week-end de vacances pascales, des consignes très strictes avaient été données aux forces de l’ordre pour contrôler le respect des règles de confinement.
La Gendarmerie nationale a exprimé jeudi ses "regrets" pour la verbalisation non appropriée le 4 avril d’un homme qui voulait se rendre sur l’Ile de Ré au chevet de son père mourant.
Patrice Dupas a saisi l’Inspection générale de la Gendarmerie nationale (IGGN) et une "réponse" sera "donnée rapidement", a poursuivi la porte-parole en précisant que la gendarmerie avait fait les démarches nécessaires pour annuler la contravention.
Depuis, en outre, la gendarmerie a pris contact avec Patrice Dupas pour comprendre ce qu’il s’était passé.
"On m’a empêché de le revoir. C’est anormal. Ce gendarme était quelqu’un de borné", s’était ému jeudi matin ce dernier sur LCI.