Les Français et la fin de vie - CNSPFV
Sondage BVA (octobre 2022) pour le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie
Comme celui de février 2021, ce sondage a été réalisé par enquête téléphonique auprès d’un échantillon représentatif de Français. En 2021, l’échantillon était composé de 900 personnes âgées de 50 ans et plus ; en 2022, il est composé de 1003 personnes âgées de 18 ans et plus.
Sur les questions communes aux deux sondages, on note peu d’évolution :
Concernant les connaissances des Français sur leurs droits en fin de vie :
• En 2022, 57% des 18 ans et plus ne connaissent pas le terme de directives anticipées, contre 52% des 50 ans et plus en 2021 ;
• En 2022, 35% des18 ans et plus ne savent pas ce qu’est une personne de confiance, contre 28% des 50 ans et plus en 2021 ;
• En 2022, 45% des 18 ans et plus ne connaissent pas la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès, contre 47% des 50 ans et plus en 2021.
En 2022 comme en 2021, et malgré la modification de l’échantillon :
• Seuls 18% ont rédigé des directives anticipées ;
• 37% de l’échantillon de 2022 ne souhaitent pas rédiger de directives anticipées (40% en 2021).
La transmission orale des directives anticipées à leurs proches est toujours favorisée – pour 62% des sondés – et seulement 7% souhaiteraient que leurs directives anticipées soient déposées dans une base de données numérique sécurisée.
Les Français sont toujours réticents à aborder le sujet de leur fin de vie avec un médecin.
On ne peut pas savoir si les réponses des 50 ans et plus ont évolué depuis 2021 car ce sous-groupe n’a pas été individualisé.
Le sondage de 2022 apporte toutefois des éléments nouveaux : une grande majorité des Français – 80% au moins – accordent de l’importance au soulagement des souffrances en fin de vie en cas de décès prévisible à court ou à moyen terme.
La période de fin de vie recouvre des durées très variables :
• les deux dernières années de vie pour 30% des Français ;
• les derniers mois de vie pour 20% des Français ;
• les dernières semaines de vie pour 13% des Français ;
• les derniers jours de vie pour 14% des Français ;
• et les dernières heures de vie pour 15% des Français.
A noter que l’actuelle sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès ne s’applique que « si le décès est proche, attendu dans les quelques heures ou quelques jours » (page 12 du Guide de parcours de soins de la Haute Autorité de Santé, intitulé Comment mettre en œuvre une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès).
Enfin la mort reste un tabou, 59% des Français ne se sentant pas concernés par le sujet de la fin de vie.
Dr Anne Vivien
Vice-présidente de l’ADMD
