Fin de vie : "J'ai adhéré à l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité pour que les mentalités changent."

Dans un premier temps, je l'ai fait pour les autres. Pour que les mentalités changent. Je suis infirmière, mais une infirmière désabusée et essorée de voir qu'en 2022, la plupart des gens n'ont aucune prise sur leur mort. Décider de sa mort est notre dernière liberté, l'ultime, et on nous l'ôte fréquemment. Combien de gens ai vu mourir et pour qui on a décidé à leur place de leurs derniers instants. Combien de gens j'ai vu implorer le geste définitif de libération de la souffrance d'être encore sur terre alors qu'il n'y avait plus rien à faire... Combien de gens ai-je vu mourir dans la souffrance, alors que nous avons des thérapeutiques pour ne plus souffrir...

Je ne veux pas de cette mort pour les autres ; encore moins pour moi.

Dans un deuxième temps, je suis veuve d'un homme de 30 ans de vie commune. Il s'est suicidé en 2019, ne trouvant aucune réponse à son mal être, à sa souffrance. Il était cadre supérieur. Une magnifique carrière, et autiste Asperger. Je n'étais que son seul rempart, et je n'ai rien pu faire pour le soulager. Il a décidé lui-même de sa propre fin.

J'ai donc adhéré pour lui et pour les autres...