Face à la mort : Récits d'euthanasies - Rik Pinksten et Jeanne-Marie Degueldre

Ce livre de témoignages de malades, de leurs familles et des membres de l’équipe psychosociale de soutien du service d’oncologie du réseau hospitalier d’Anvers, à Middelheim, démontre l’importance de l’accompagnement du malade et de sa famille tout au long de la maladie, et ce bien au-delà des aspects uniquement curatifs. Le personnel de ce service excelle dans l’écoute des patients. Il sert pour ainsi dire de pont entre le médecin et le malade, avec sa famille. C’est ainsi que naît une relation de confiance basée sur la franchise.

Ces récits poignants montrent l’importance de la réflexion et de la concertation, mais aussi la nécessité de prendre du temps pour gérer l’euthanasie : car quand on ne peut plus guérir, il s’agit de soigner en allant parfois jusqu’à l’euthanasie pour répondre à la demande du malade.

Ces narrations de longue maladie et de fin de vie sont bouleversantes. Je pense au désespoir de Paul, qui n’a pas pu obtenir la certitude rassurante que tout avait été prévu ; lui qui a voulu, dès le début de sa maladie, prendre les mesures nécessaires pour sa bonne mort, est arrivé trop tard au campus Middelheim.

Dans ce service, il n’y a pas de frontière entre soins palliatifs et euthanasie. Parce que ce qui compte, c’est la continuité des soins en accord avec les souhaits du malade. Pas comme dans certaines unités palliatives où l’on pratique uniquement la sédation. N’est-ce pas hypocrite ? Parce que pour la sédation aussi on doit dire adieu à sa famille, à ses amis ; adieu à la vie !

Dans le dialogue sur une mort digne, les soins palliatifs, la sédation palliative et l’euthanasie sont complémentaires et sont respectables quand elles sont en accord avec le choix profond du malade.

Non, il n'est pas facile de pratiquer une euthanasie, mais est-il facile d'ignorer la demande du malade et de le laisser souffrir ?

EG

Aden Belgique