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Coronavirus : le difficile accompagnement des malades en fin de vie - Le Monde

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Publié le
28 mars 2020
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Comment accompagner la fin de vie des patients atteints du Covid-19 qui ne peuvent pas être pris en charge en réanimation ? Dans les hôpitaux franciliens, la question se pose avec acuité aux soignants qui voient affluer, depuis quelques jours, un nombre important de patients très âgés souffrant d’une détresse respiratoire aiguë. « Pour la majorité d’entre eux, nous savons que la réanimation n’est pas possible car ils n’en réchappent pas », souligne Eric Pautas, gériatre référent de la cellule de crise de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Pour autant, impossible de les laisser mourir sans soins : il faut donc désormais organiser, dans l’urgence, leur prise en charge dans, et en dehors de l’hôpital.

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Afin d’« aider les équipes à “inventer une réponse à l’urgence imposée par l’épidémie de Covid-19 », un document a été diffusé le 19 mars aux établissements de l’AP-HP. Plusieurs options sont détaillées pour organiser la prise en charge des patients incurables et leur permettre « de finir leur vie le plus sereinement possible, ou tout au moins le moins mal possible, dans ce contexte exceptionnel ». Il suggère notamment que des unités de soins palliatifs temporaires soient créées « lorsque les capacités de services de soins qui accueillent les patients atteints du Covid-19 sont mises en difficulté ».

De tels services, déjà mis en place dans certains hôpitaux, ont pour objectif d’accueillir les patients qui ne peuvent pas être réanimés, et pour lesquels un retour à la maison ou en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) n’est pas possible. Afin d’aider les soignants des services de réanimation dans leur décision de récuser un patient, des « cellules éthiques de soutien » pourront être mises en place.

« Le risque de saturer les services »

A Saint-Antoine, une dizaine de médecins seniors issus de différentes spécialités vont par exemple être mobilisés pour apporter un regard extérieur sur une décision d’arrêt des traitements et contribuer au processus collégial prévu par la loi. « Dans des situations compliquées, ça peut être bien d’avoir une espèce de “sage” vers lequel se tourner, il s’agit de ne pas laisser les médecins réanimateurs prendre seuls le poids de décisions éthiques lourdes », explique Bertrand Guidet, chef du service de médecine intensive-réanimation à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, et coauteur d’une fiche méthodologique détaillant la prise en charge à l’AP-HP des malades du Covid-19 incurables.

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