COVID-19 : à propos des effets du confinement sur la santé mentale et physique
Alors que les Français sont confinés depuis le mardi 17 mars et que le confinement sera prolongé au moins jusqu’au 11 mai, ses effets néfastes se font sentir sur leur santé mentale et physique – parfois douloureusement. Des personnes âgées se laissent mourir de désespoir, des idées suicidaires naissent chez des personnes qui y étaient totalement étrangères auparavant, la déprime voire la dépression se font sentir…
Car si les médecins s’accordent à dire que le confinement est essentiel pour limiter le nombre de personnes infectées et de morts liés au COVID-19, ils s’accordent également à reconnaître que la sédentarité liée à l’enfermement, l’absence d’activité physique, le refuge dans la nourriture et l’alcool, l’angoisse liée à la maladie, à la mort, à l’incertitude, à l’isolement, à la perte de son activité professionnelle ou à la perte de revenus, la consommation immodérée des écrans de toutes sortes… posent des problèmes importants, grandissant avec le temps qui passe. Tous ces dérèglements qui rompent avec l’habitude, la perte des repères, conduisent à une altération de la qualité et de la quantité du sommeil, à la prise de poids, à des troubles psychiques pouvant provoquer une déprime passagère ou une dépression qu’il conviendra de ne pas négliger. Et parfois, peuvent pousser à commettre l’irréparable…
L’enfermement, lorsqu’il est vécu en famille, peut parfois amener à des comportements inhabituels, comme l’énervement, l’impatience et, dans certains cas, les violences. Ces violences qui, quand elles existaient auparavant, prennent une dimension encore plus dramatique lorsque la victime a le sentiment d’être prisonnière et de n’avoir ni refuge ni secours à appeler. Ces violences concernent le conjoint (homme ou femme) comme les enfants.
La limitation des déplacements et la crainte de se rendre dans des établissements de santé pousse également à l’abandon de certaines consultations médicales ; soit pour une maladie qui se déclare, soit pour une rechute, soit pour la poursuite des traitements liés à une affection de longue durée. Cet abandon, même temporaire, de soins ayant des conséquences graves sur le cours de la maladie…
Les effets de ce confinement ont été décrits dans un avis rendu le 1er avril dernier par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) relatif à l’évaluation des risques liés à la réduction du niveau d’activité physique et à l’augmentation du niveau de sédentarité en situation de confinement.
Il est donc important, dans cette période, de faire preuve de discipline envers soi-même, de prendre le temps de la lecture et de la réflexion (voire de la méditation), celui de l’activité physique ; il est essentiel de s’inventer un nouveau rythme, de nouvelles habitudes, de nouveaux projets ; il convient également de faire preuve de solidarité envers ses proches, ses amis, ses voisins, envers celles et ceux que la vie isole et enferme.
Voici, sur le site du ministère des solidarités et de la santé, la liste des numéros d’écoute qui peuvent être utiles :
SOS Amitié : 09 72 39 40 50
Suicide Ecoute : 01 45 39 40 00
SOS Suicide Phénix : 0 825 12 03 64
Violences conjugales : 3919 ou SMS au 114
Ecoute violences femmes handicapées : 01 40 47 06 06
Allô enfance en danger : 119
A noter enfin Le point noir, afin d’aider les victimes sous emprise à parler.
PhL
Pour aller plus loin, sur le site de France Info, l'article de Thomas Baïetto : Anxiété, sédentarité, sommeil perturbé, quels sont les effets du confinement sur notre santé et comment les limiter…
Pour aller plus loin sur le site de The Conversation France, l'article de Véronique Lefebvre des Noettes : Confinement des personnes âgées : attention au syndrome de glissement