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Romorantin. Mourir dans la dignité : le «dernier grand combat» - La Nouvelle République

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Publié le
27 octobre 2020
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L’Association pour le droit de mourir dans la dignité s’est réunie à Romorantin. Pour elle, « c’est l’un des derniers grands combats sociétaux à mener ».

En France, on a simplement le droit de mourir de faim et de soif. Depuis deux ans, Rémi Marchand est le délégué de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) en Loir-et-Cher (1). L’ADMD se bat pour la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, mais aussi pour le développement des soins palliatifs. Elle rassemble 74.000 membres en France, dont 300 en Loir-et-Cher.

« On ne peut pas continuer à être autant en retard en France » Samedi 17 octobre, une vingtaine de personnes ont pris part à l’assemblée annuelle de l’association qui s’est déroulée à l’hôtel La Pyramide à Romorantin, ville où l’association compte des adhérents. « Que l’on ait 25 ans ou 50 ans, c’est une question qui devrait préoccuper tout le monde. Et puis, c’est peut-être plus facile de préparer sa fin de vie quand tout va bien », argumente Rémi Marchand, qui, à 27 ans, milite à l’ADMD depuis cinq années.

La réunion de samedi a été notamment l’occasion d’évoquer Alain Cocq, ce militant bourguignon de la fin de vie digne atteint d’une maladie incurable qui avait fait le choix de médiatiser sa grève de la faim et des soins pour demander le droit au suicide assisté. Une grève de la faim et des soins qu’il avait dû cesser à deux reprises, tant les douleurs étaient insupportables. Il y a une dizaine de jours, « il nous a annoncé qu’il avait pris la décision d’interrompre [à nouveau] l’ensemble des soins et de son alimentation. Il a seulement demandé à conserver des soins de “ confort ” », explique Rémi Marchand.

L’ADMD a proposé à Alain Cocq de l’accompagner en Suisse ou en Belgique où, contrairement à la France, il est possible d’avoir recours à l’euthanasie ou au suicide assisté. « Il nous a répondu qu’il était français et qu’il est normal de vouloir mourir dans son pays », précise Rémi Marchand, qui ajoute : « Des cas comme celui-ci, on en a partout autour de nous ».

L’association se bat autour d’un principe simple : notre corps, notre vie n’appartiennent qu’à nous. Pas à une église ou à la médecine. Libres depuis la naissance, nous devons le rester jusqu’à notre dernier jour, sans que notre famille ou un médecin ne nous impose quoi que ce soit. « C’est l’un des derniers grands combats sociétaux à mener en France, conclut Rémi Marchand. On ne peut pas continuer à être autant en retard en France, alors que l’Espagne, un pays plus catholique que le nôtre, souhaite légaliser prochainement l’euthanasie. »

(1) Il a d’abord pris la délégation dans la Sarthe, son département, avant de prendre également en charge le Loir-et-Cher, où l’ADMD n’avait pas de représentant désigné, ce qui devrait bientôt être le cas.