Loi Leonetti. "Voir sa mère mourir de faim et de soif reste un traumatisme."
Récemment, j'ai dû prendre une décision d'accompagnement à la fin de vie pour ma maman qui m'avait toujours dit qu'elle ne souhaiterait pas d'acharnement thérapeutique s'il devait lui arriver un évènement grave ou une maladie invalidante. En effet, depuis presque 4 ans, il avait été diagnostiqué une maladie neuro-dégénérative de type démence fronto temporale ou maladie de Pick...
L'évolution fut rapide avec un placement en institution. Scénario de ses pires cauchemars m'avait-elle toujours témoignée dès lors que je fus en âge de comprendre des situations graves (jeune adulte, fin ado). Environ 15 jours précédant ma décision, elle s'était mise à chuter lourdement sans explication avec traumatismes sur la tête qui ont conduit à un hématome intra cérébral. Les médecins urgentistes ont très bien compris ma demande face à la gravité et à l'état de santé de maman. Cependant, la mise en place le lendemain du protocole d'accompagnement avec la "fameuse" sédation profonde par l'équipe mobile de soins palliatifs à domicile a été le début d'une longue semaine d'agonie pour elle et d'angoisses, de craintes, de questionnements... pour nous les proches.
Malgré ma profession de soignante, voir sa mère, au final, mourir de faim et de soif va rester un traumatisme et une cicatrice psychique pour le reste de mon existence. La sédation profonde a mis 4 jours avant d'être effective !
Bref, j'aurais souhaité pour elle que l'on puisse l'aider à partir plus rapidement pour éviter ces souffrances.
Elodie Bois