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La Rochelle : 14e journée pour le droit de mourir dans la dignité afin sensibiliser à l’évolution de la loi - France 3

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Publié le
1 novembre 2021
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En vue de la 14e journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité, l'Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité a organisé une réunion publique en compagnie d'Olivier Falorni. L'occasion de faire un point sur la législation et de mettre le sujet au cœur de la campagne présidentielle.

Le 2 novembre est la journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité. À La Rochelle, l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) s’est réunie, elle, le 31 octobre pour l’événement. L’occasion de faire le point sur une année 2021 importante pour ceux qui militent pour le droit de choisir sa fin de vie. Portée par Olivier Falorni, le député de Charente-Maritime - présent à la réunion de l’ADMD - une proposition de loi pour une fin de vie "libre et choisie" a été portée à l’Assemblée nationale en avril dernier.

La France, un temps de retard sur ses voisins

Après que l’article 1 ait été adopté les députés, la loi a été mise en suspens. "C’est révélateur de ce qu’il se passe en France, regrette Olivier Falorni. En déposant plus de 4 000 amendements, 5 députés réactionnaires ont empêché le vote d’une loi qui était pourtant voulue par plus de 85 % de députés." Le député craint que la France soit le dernier pays d’Europe à légiférer sur le sujet. Outre les pays qui ont passé le pas depuis un certain temps comme la Belgique, l’Espagne l’a récemment fait, le Portugal est en train de légiférer et l’Italie devrait sûrement soumettre la décision à un référendum.

Un temps de retard pour la France que François Bon, référent ADMD de Charente-Maritime explique de plusieurs raisons : "Il y a d’une part toujours la religion qui prend une place importante sur ce sujet mais également quelques "mandarins", des anciens professeurs de médecine aujourd’hui investis dans la politique qui persistent contre ce droit, alors même que le plus souvent, cela fait très longtemps qu’ils n’ont pas eu de contact avec des patients." Il prend en exemple l’actuel maire d’Antibes et ancien député, Jean Léonetti, qui marche vent debout contre l’aide active à la fin de vie.

"Il est important de sensibiliser les gens à ces questions. On n’est pas là pour euthanasier le plus grand nombre. Moi-même, je ne suis pas un grand défenseur du suicide assisté. Nous revendiquons simplement le droit de choisir sa fin de vie", explique François Bon. Si le texte est interrompu depuis le 8 avril à l’Assemblée, il peut toujours revenir à l’ordre du jour à tout moment. Mais le référent ADMD de Charente-Maritime n’y croit pas tellement au vu des calendriers chargés.

On n’est pas là pour euthanasier le plus grand nombre. Nous revendiquons simplement le droit de choisir sa fin de vie.

François Bon, référent ADMD en Charente-Maritime

Pourtant, aujourd’hui, selon les différentes enquêtes d’opinion, près de 90 % des Français se disent favorables à autoriser le choix de fin de vie pour les personnes souffrant de maladies incurables et insupportables. Pourtant, la situation n’évolue pas. "Tous les jours malheureusement, ou presque, on voit des drames. On l’a vu à Marseille récemment quand un septuagénaire a tué sa femme parce qu’elle était atteinte de la maladie de Charcot et qu’il n’y avait aucune réponse qui était apportée à cette femme. Il s’est suicidé ensuite. Voilà ces drames épouvantables auxquels aujourd’hui la loi française n’apporte aucune réponse", appuie le député porteur de la proposition de loi, Olivier Falorni.

"Il faut que les candidats à la présidentielle se positionnent"

Lors de la réunion, il incite fortement les citoyens à s’emparer du sujet, notamment en vue de la campagne à l’élection présidentielle. "Il faut dire aux citoyens que leur voix va compter et notamment lors du prochain scrutin présidentiel. Ils devront interroger les candidats et leur dire : "Si vous ne soutenez pas cette réforme, peut-être qu’on ne votera pas pour vous." Quand on voit les enquêtes d’opinion, ça représente du monde", souligne Olivier Falorni, persuadé que le sujet sera mis sur la table lors de la campagne à venir.

François Bon abonde en ce sens. "Il va falloir que les candidats se positionnent sur la question", prévient-il. À voir si le thème sera au cœur des débats lors de la campagne présidentielle ou s’il restera un enjeu secondaire pour la classe politique. En tous cas, selon le référent ADMD de Charente-Maritime, il ne l’est pas pour les citoyens : "Au niveau des Français, le débat est quasiment déjà clos, ils sont favorables à une évolution de la loi."