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Rassemblement pour le droit à mourir dans la dignité - La Nouvelle République

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Publié le
8 novembre 2021
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Beaucoup ont perdu un proche malade qui aurait souhaité mourir plus tôt.

Laissez-nous mourir dans la dignité, « Ma mort m’appartient »… Hier, à midi, une vingtaine d’adhérents de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) se sont rassemblés place Robert-Monestier, à Châteauroux, pour rappeler leurs convictions avec pancartes et banderoles.

L’association milite pour la légalisation de l’aide médicale active à mourir, qui comprend l’euthanasie (l’administration d’un produit létal par un tiers) et le suicide assisté (l’auto-administration d’un produit létal). Le rassemblement s’est tenu dans le cadre de la 14e Journée mondiale pour le droit à mourir dans la dignité.

Seuls quatre pays européens ont légalisé l’euthanasie. Dans la foule, la plupart des personnes sont des retraités qui ont perdu un proche atteint d’une maladie incurable, et qui auraient souhaité mourir plus tôt. Carole se souvient de la phrase « terrible » d’un ami qui, en phase terminale de cancer, lui avait confié : « On sait qu’on va mourir, et on est dans l’attente. » Elle s’indigne : « Vous trouvez normal de devoir payer 10.000 euros pour aller en Belgique ou en Suisse ? Et les gens qui n’ont pas les moyens, comment font-ils ? » Seuls quatre pays européens, la Belgique, le Luxembourg, la Suisse et l’Espagne, ont légalisé l’euthanasie.

Parmi les personnes présentes, une infirmière à la retraite, qui souhaite rester anonyme, a tout prévu. Éprouvée par la mort de son frère, qui s’est suicidé à 88 ans après un accident l’ayant rendu invalide, elle a placé 10.000 euros sur un compte « au cas où il faut faire le voyage ». Elle a même convaincu ses trois filles de signer un document les engageant à l’aider à mourir si elle se trouvait hors d’état d’exprimer sa volonté, « en cas d’Alzheimer ou d’hémiplégie ». « Je déclare solennellement refuser tous les traitements, dont l’alimentation et l’hydratation […], demander que soient soulagées mes douleurs, demander à bénéficier d’une sédation profonde et continue » et « dans l’hypothèse où cela deviendrait légalement possible, demander à bénéficier d’une aide active à mourir », peut-on notamment y lire.

Pour Christian Gourin, président de l’antenne indrienne de l’ADMD, la loi actuelle sur la fin de vie est « hypocrite », car elle prévoit une sédation profonde et continue d’un malade en cas de fin inéluctable. « Mais ça peut durer quinze jours, trois semaines, ou un mois, selon l’état de la personne. » À six mois de l’élection présidentielle, l’association entend bien placer ses revendications au cœur des débats, et se veut optimiste. Si une proposition de loi sur « une fin de vie libre et choisie » n’a pas abouti en avril, faute de temps, trois cents députés l’ont soutenue dans une lettre ouverte à Jean Castex le 7 mai. Dans un sondage Ifop, 93 % des Français se sont dit favorables à l’euthanasie.