"Mon expérience d’infirmière en EHPAD, m’a convaincue de rejoindre l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité"
J’ai décidé d’adhérer à l’ADMD après le suicide de mon frère, qui, à 88 ans, ne supportait pas de se sentir dépendant, suite à un accident l’ayant rendu invalide.
La violence de cet acte, conjuguée avec ma longue expérience d’infirmière en EHPAD, m’a définitivement convaincue de la justesse du combat mené par l’ADMD.
Tout au long de ma vie professionnelle, j’ai été témoin de tant de détresse comme ces traitements infantilisants sur des personnes âgées, qu’on lavait comme des bébés, sans dire un mot.
Je suis marquée à jamais par le souvenir de ce patient atteint d’Alzheimer qui arrachait des morceaux de son matelas en mousse pour les manger…
J’ai aussi malheureusement vécu, quelquefois, des moments de maltraitance, avec une rapidité de soins sans humanité ; j’ai vu des corps tournés comme des paquets. Ce n’était pas toujours la faute du personnel, à qui on demande de faire vite. Mais je refuse catégoriquement de vivre cela.
Au-delà de mon adhésion à l’ADMD, j’ai, grâce à la vente de ma maison, placé 10.000 euros sur un compte "au cas où il faudrait faire le voyage". Je sais qu’un tel effort financier n’est pas à la portée de tous et me désole de voir, que dans le pays qui prône si haut l’égalité, cette dernière n’existe pas face à la même souffrance.
J’ai déjà guéri de deux cancers et n’ai pas envie de mourir, mais tout est prêt…
Roselyne Souverain