"J'ai décidé d'adhérer à l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité pour soutenir ce combat auprès des instances politiques."
Mes parents sont militants à l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité depuis une dizaine d'années. Du haut de ma trentaine à l'époque, je ne mesurais pas cet engagement. Puis mon Papa est mort le 20 juin 2021, jour de la fête des pères, après 18 mois de souffrance due à son cancer du pancréas. Je l'ai donc perdu à mes 40 ans. Je pleure son absence mais je pleure aussi sur son agonie. Il a résisté aussi longtemps qu'il a pu pour ma mère et moi, mais en mai il a pris la décision que sa vie devait se terminer car elle n'avait plus d'intérêt pour lui malgré notre amour. Nous avons tout essayé, ma mère et moi, pour l'aider, mais nous n'avons reçu aucune aide du corps hospitalier pour l'aider à mettre fin à ses douleurs. Il avait pourtant rédigé ses directives anticipées, mais rien n'y a fait. Il est resté 3 jours dans le coma avant de mourir. Comment se sentait-il durant ces 3 jours ? Les médecins nous assuraient qu'il ne souffrait pas, mais rien ne nous le prouvait. Nous douterons éternellement. Neuf mois après sa mort, les larmes ruissellent sur mes joues en témoignant tellement la détresse fut intense pour lui et pour nous. Ma mère, en tant qu'aidante, a vécu un calvaire.
J'ai donc enfin pris conscience de ce dernier droit primordial à accorder à l'être humain : mourir quand il le souhaite pour éviter une survie inutile. Je mesure parfaitement la difficulté de cette décision, mais il est temps qu'elle soit légalisée. Je ne veux pas revivre cela pour ma maman ou un autre être cher à mon coeur. Alors j'ai décidé d'adhérer à l'ADMD pour les soutenir dans ce combat auprès des instances politiques. Il faut que cette loi soit enfin entérinée par le Parlement. Elle aurait dû l'être le 8 avril 2021, jour du dernier anniversaire de mon père. Son dernier espoir s'est envolé lorsque l'étude de cette loi a été reportée. Je ne veux plus de cela. Je veux aider l'ADMD à convaincre les parlementaires de fixer au plus vite une loi pour l'étude et la validation de cette loi.
Amandine Saumonneau