Convention citoyenne sur la fin de vie : "L'enjeu c'est d'avoir une diversité de points de vue et de profils" - France Info
"L'enjeu, c'est vraiment d'avoir une diversité de points de vue qui soient entendus et une diversité de profils qui soient rassemblés", explique mardi 25 octobre sur franceinfo Claire Thoury, présidente du Comité de gouvernance de la Convention citoyenne sur la fin de vie, et membre du Cese (Conseil économique, social et environnemental). Les 150 citoyens et citoyennes qui participeront à cette Convention vont être tirés au sort selon "des critères basiques : l'âge, le sexe, l'origine démographique, le niveau de diplôme, la catégorie socioprofessionnelle. L'objectif c'est d'avoir une mini France qui va se rassembler" du 9 décembre au 17 mars pour "contribuer au débat national", en vue d'un éventuel changement de législation, précise Claire Thoury.
franceinfo : Quel est le profil des citoyens qui vont être tirés au sort ?
Claire Thoury : C'est un tirage au sort panélisé à partir de plusieurs critères : l'âge, le sexe, l'origine démographique, la typologie d'aire urbaine, le niveau de diplôme, la catégorie socioprofessionnelle. L'objectif c'est d'avoir une mini France qui va se rassembler pendant 27 jours pour essayer de répondre à cette question : Le cadre d'accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d'éventuels changements devraient-ils être introduits ? L'objectif c'est aussi de croiser une diversité de profils qui va nous permettre d'assurer une richesse dans les délibérations, une diversité de points de vue entendus pour débattre de manière apaisée, sereine.
"Il n'y a pas de critères ni excluants ni favorisants. On a choisi de ne pas exclure les soignants, les personnes qui ont été récemment confrontées à une situation de fin de vie ou les militants. On est le plus ouvert possible."
Claire Thoury, présidente du Comité de gouvernance de la Convention citoyenne sur la fin de vieà franceinfo
On ne demandera pas aux gens s'ils ont été confrontés à une situation de fin de vie. L'enjeu, c'est vraiment d'avoir une diversité de points de vue qui soient entendus et une diversité de profils qui soient rassemblés.
Quel est l'objectif à terme de cette Convention citoyenne ?
L'objectif c'est que le gouvernement s'engage à quelque chose de très clair. On avait un petit peu peur du "sans filtre" après la précédente Convention sur le climat. On voulait un cadre de redevabilité très clairement posé : ça veut dire qu'on explique aux citoyens pourquoi ils sont là et à quoi on s'engage en échange du temps qu'ils donnent pour travailler. C'est ce que la Première ministre a fait dans sa lettre. Élisabeth Borne y dit clairement que les ministres en charge du sujet viendront expliquer aux citoyens quelles propositions ont été retenues et surtout pourquoi. C'est un débat national qui va au-delà de la Convention citoyenne puisque des conventions des parties prenantes sont organisées par ailleurs et qu'ensuite il y aura vraisemblablement un débat à l'Assemblée nationale. Nous ce qu'on organise, c'est la contribution citoyenne à ce débat national sur la fin de vie.
Emmanuel Macron n'exclut pas un référendum sur la question. Dans ce cas, quel est le rôle de cette Convention citoyenne ?
C'est quelque chose qui arrivera après, dans un autre temps. Ça reste une préoccupation pour nous, mais l'enjeu c'est qu'il y ait un débat assez large dans toute la société française. Si référendum il y a, il aura au moins été éclairé par ce débat national qui va traverser la société française. Le référendum est une hypothèse. Nous on travaille pour contribuer au débat national, on ne travaille pas avec seulement ça en tête, mais pour contribuer au débat national qui va s'ouvrir.