Le tout dernier été - Anne Bert
« Je les ai sentis rigoureux, exigeants, prudents. Et engagés à me tendre doucement la main. Une autre médecine qui, quand elle ne peut plus soigner le corps, se décide à soigner l’âme. »
Parce qu’elle aime furieusement la vie et qu’elle est condamnée, Anne Bert a décidé de choisir et de ne pas subir jusqu’au bout les tortures que lui inflige la maladie de Charcot. C’est ce cheminement qu’elle nous raconte ici. Celui de devoir mourir hors-la-loi, et hors-les-murs, puisque la loi française ne l’autorise pas à abréger ses souffrances. Celui aussi de son dernier été.
Il faut découvrir le goût des dernières fois et des renoncements, apprendre à penser la mort, dire au revoir à ceux qu’elle aime, en faisant le pari de la joie malgré le chagrin.
Un récit poignant, une ode à la liberté et à la vie, permise seulement par sa détermination à dire non.
Editions Fayard
Le tout dernier été, de Anne Bert, un hymne bouleversant à la vie et à la liberté ! - Par Jean-Luc Romero
Je ne vais pas vous mentir : on ne sort pas indemne de la lecture du beau livre de Anne Bert, qu’elle a intitulé Le tout dernier été. C’est un ouvrage qui interpelle forcément, émeut souvent et, bien sûr, peut déranger nos certitudes...
Mais, au final, c’est un sentiment de sérénité et d’amour de la vie qui vous envahit dès que vous fermez la dernière page de ce merveilleux journal.
Je n’ai rencontré qu’une seule fois Anne Bert. C’était au retour de mes vacances d’été, sur une belle terrasse ensoleillée de Saint-Germain-des-Prés. Elle venait d’enregistrer une interview pour Marc-Olivier Fogiel. Pour notre seule rencontre, je l’ai trouvée incroyablement drôle, sereine et si pleine de vie malgré cette horrible maladie qui la handicapait déjà tant... Déjà trop !
Dans les nombreux messages que nous échangerons en août et début septembre, elle montrera toujours une vraie sérénité et une sacrée dignité. Et toujours une bonne dose d’humour !
Ce livre, qu’elle m’a fait gentiment envoyer par sa maison d’édition (Fayard), je l’ai lu d’une seule traite dans l’Eurostar qui m’emmenait récemment à Londres.
Dans ce journal, j’ai retrouvé une vraie amoureuse de la vie. De la « vraie vie » ! Elle nous raconte toujours avec une grande élégance et sans pathos ce dernier été, celui de tous les adieux.
C’est bien sûr nostalgique : qui ne le serait pas, connaissant la date exacte de sa propre mort ?
Ce livre, c’est en fait une sorte d’ultime balade.
Bien sûr, la révolte y est sous-jacente, mais la jouissance de ce dernier été est bien là aussi... Ah ! son jardin, les senteurs, ses animaux, cette nature qui lui survivront... quelle belle description elle en fait ! Son mari, sa fille, les êtres aimés...
Bien sûr, Anne explique sa décision de partir en Belgique, mais elle n’impose rien à personne. C’est son choix. D’autres peuvent en faire d’autres. Elle ne juge jamais…
Au début de nos échanges, elle m’avait dit : « Vous savez Jean-Luc, je suis adhérente à l’ADMD, mais je ne suis pas une militante. Je ne l’ai jamais été. » Et je lui avais répondu : « Vous êtes la plus efficace non militante que j’ai connue !» Ça l’avait fait rire. Depuis, je l’appelais affectueusement « ma non militante ». Comme elle le souhaitait, son livre n’est donc pas militant au sens premier du terme, mais il donnera forcément à réfléchir à nombre de celles et de ceux qui sont emplis de certitudes. A celles et à ceux qui prétendent que notre mort ne nous appartient pas. Pour une non militante, elle aura apporté une pierre déterminante au débat sur la fin de vie. Incontestablement…
N’ayez pas peur de le lire, car ce livre nous enrichit et nous élève. Vraiment…
Vous ne retiendrez de ce « tout dernier été » qu’un hymne exceptionnel à la vie et à la liberté écrit par une femme lumineuse et terriblement attachante.
Merci Anne Bert...
Je suis ravi de vous avoir rencontrée. Votre souvenir et votre enseignement se prolongeront au-delà de votre mort, ce lundi 2 octobre 2017…