Rentrée 2018 : le mot du président de l'ADMD, Jean-Luc Romero
En cette rentrée 2018 – que je vous souhaite sereine et militante – je souhaite faire un point sur notre actualité la plus récente et sur les faits les plus marquants de ce début d'année.
● Le 13 décembre dernier, Jean Mercier a été définitivement relaxé à la suite d'une décision de la Cour de cassation. D'une certaine façon, cette décision ouvre une brèche en faveur du suicide assisté puisque l'on sait à présent qu'il ne s'agit alors pas de non-assistance à personne en danger mais de meurtre, qualificatif passible des Assises et qui ne donne pourtant jamais lieu à condamnation par un jury populaire, apte à reconnaître un acte de compassion quand il a à en juger.
● Le 14 décembre dernier, j'ai été auditionné par le Conseil économique, social et environnemental. Il s'agissait, pour la troisième assemblée de notre République, de comprendre les enjeux d'un débat non seulement médiatique mais aussi populaire tant le succès des récentes pétitions en ligne est grand. Un rapport – remis au printemps prochain – qui préconiserait une évolution significative de la loi sur la fin de vie, notamment en ouvrant un droit à l'aide médicale à mourir, serait un grand pas en avant pour la revendication portée de manière constante par l'ADMD depuis 1980.
● A ce jour, trois propositions de loi relatives à l'ultime liberté que nous revendiquons ont été enregistrées à la présidence de l'Assemblée nationale : celle de Jean-Louis Touraine, député du Rhône (enregistrée le 27 septembre 2017), cosignée par plus de 100 députés La République En Marche, celle d'Olivier Falorni, député de la Charente-Maritime (enregistrée le 22 novembre 2017), et celle de Caroline Fiat, députée de Meurthe-et-Moselle (enregistrée le 20 décembre 2017), cosignée par tout le groupe La France Insoumise. Je réunirai à Paris, dans le courant du mois de février, les signataires de ces différentes propositions de loi ainsi que les parlementaires (députés, sénateurs, députés européens) amis de l'ADMD. Je vous rendrai compte de cette réunion...
● La révision de la loi de bioéthique a débuté officiellement le 18 janvier avec le lancement des États généraux de la bioéthique. Ces derniers s'achèveront le 7 juillet 2018 et donneront lieu à la rédaction d'un rapport. L'ADMD y participera, naturellement, afin d'y faire entendre sa voix. Il faudra que chaque adhérent de l'ADMD, selon ses disponibilités, participe aux réunions publiques qui seront organisées dans ce cadre et dont nous publierons le calendrier sur notre site.
● Le tout dernier sondage relatif aux Français et à la fin de vie, publié en décembre 2017, nous conforte - s'il en était encore besoin - dans l'idée d'une adhésion massive des Français à notre revendication. En effet, à la question « Pensez-vous qu'il faille aller plus loin que la législation actuelle sur la fin de vie, en légalisant le suicide assisté (c'est-à-dire la possibilité pour un tiers de délivrer un produit létal permettant à celui qui le souhaite de mettre fin à ses jours) et / ou l'euthanasie (c'est-à-dire la possibilité pour un patient souffrant d'une maladie incurable de demander à un médecin de mettre fin à ses jours) ? », 89 % des sondés répondent oui. Au passage, c'est aussi une bonne réponse à ceux qui, lors d'une émission du service public, avaient critiqué les sondages sur la fin de vie et accusaient l'ADMD de manipuler les instituts de sondage. Sauf à penser que l'ADMD manipule aussi le journal La Croix...