Droit à l'euthanasie : « On sent la parole libérée » - L'Est-Républicain
- Quel est l’objectif de la réunion publique que vous tiendrez le vendredi 18 mai à Nancy ?
Elle a pour première ambition de faire le point sur la loi actuelle concernant la fin de vie, votée en 2016. Mais surtout, nous sommes dans une action militante car nous réclamons une autre loi qui permettrait à la fois de défendre et légaliser l’euthanasie ou le suicide assisté, et surtout un accès universel aux soins palliatifs. Cette démarche repose surtout sur le choix individuel de l’individu. Nous ne sommes pas des défenseurs acharnés de l’euthanasie, mais nous défendons d’abord la liberté de l’individu à décider.
- Où en est-on de cette loi que vous appelez de vos vœux ?
On en parle beaucoup dans les médias, il y a des débats. Malheureusement elle ne progresse pas aussi vite que nous le souhaiterions. Nous ferons le point des conclusions et des échanges autour des états généraux de la bioéthique.
- Les parlementaires sont, dites-vous, de plus en plus nombreux à se prononcer en faveur des priorités que vous réclamez…
Le débat évolue, incontestablement. Même si Emmanuel Macron ne s’est pas prononcé sur le sujet, et même si l’actuelle ministre de la Santé ne souhaite pas d’évolution actuelle de la loi, il ne s’est jamais autant prononcé de parlementaires qu’aujourd’hui. Aussi on veut croire que, peut-être… Il faut avoir à l’esprit que sur ce dossier la société a toujours évolué sous la pression des députés.
« L’hypocrisie de la loi sur le "mal-mourir"»
- À quoi attribuer cette évolution ?
Au renouvellement en profondeur du Parlement, avec des députés plus jeunes qu’hier en politique, mais surtout davantage connectés à la réalité, prêts à s’engager… On sent aujourd’hui la parole libérée. Et ceci, pas seulement à gauche, on a aussi des élus LR. L’ouverture d’esprit est beaucoup plus prononcée qu’autrefois, peut-être a-t-on enfin compris et cerné l’hypocrisie actuelle de la loi actuelle sur le « mal mourir ». Enfin, il convient de rappeler que la société civile y est favorable depuis une vingtaine d’années, une tendance confirmée dans tous les sondages.
- Pour vous, l’exemple, c’est la Belgique ?
Oui, tout à fait. Dans les pays où le suicide assisté est légalisé comme la Belgique, le Luxembourg ou les Pays-Bas, 1,5 % à 3 % des personnes prennent la décision de s’engager dans ce processus. En Belgique, on voit que ces mesures fonctionnent, avec le respect et l’écoute des souhaits des personnes concernées.