Le combat de Mauricette, militante de l'AMD, pour le respect des directives anticipées - France 3
C'est la grande absente de la loi bioéthique actuellement débattue par les parlementaires, la question de la fin de vie. Trois ans après la dernière loi Leonetti, l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) continue de se battre pour légaliser l'euthanasie et le suicide assisté. Dans les rangs de ce collectif, Mauricette, Annécienne de 75 ans, milite pour que ses proches n'aient pas à souffrir à cause de l'acharnement thérapeutique.
Pour elle, la fin de vie n'a rien de tabou. La septuagénaire a déjà rédigé ses directives anticipées, tout comme l'avait fait sa mère avant elle. Et malgré cela, lorsque celle-ci s'est retrouvé en état végétatif à l'âge de 99 ans, les médecins l'ont maintenue en vie contre sa volonté. "Elle buvait encore un petit peu mais c'était une momie dans son lit, c'était l'horreur", se rappelle Mauricette.
C'est finalement une autre équipe médicale qui, 4 mois plus tard, la placera sous sédation terminale pour l'aider à partir en quelques jours. "La voir comme ça, c'était trop horrible, alors je leur ai dit de le faire. Petit à petit, ils m'ont dit dit qu'ils la mettaient sous médicament et elle s'est endormie tranquillement. Je suis en colère parce qu'elle a souffert 4 mois de plus dans sa vie", lance la septuagénaire.
"Il faut changer de logique"
Mauricette se bat au côté de l'ADMD pour que les directives anticipées deviennent obligatoires et respectées par les médecins. "La personne qui meurt, c'est toujours celle qui est oubliée, il faut changer de logique", a dénoncé Jean-Luc Romero-Michel, président de l'association pour le droit de mourir dans la dignité, lors d'une conférence à Annecy samedi 19 octobre.