Fin de vie : "Je suis profondément convaincue de la nécessité de pouvoir obtenir le droit de choisir sa mort."
J'avais 39 ans lorsque j'ai adhéré à l'ADMD. Régulièrement confrontée de par mon activité d'assistante sociale à la maladie et à la souffrance ainsi qu'aux problématiques de deuil et de fin de vie, je m'interrogeais de plus en plus souvent sur les conditions de fin de vie en France. C'est alors que j'ai eu la chance d'entendre l'interview d'un membre de l'ADMD ce qui m'a décidé à adhérer.
Depuis cette date, j'ai renouvelé chaque année cette adhésion sans jamais faillir car je reste profondément convaincue de la nécessité de pouvoir obtenir le droit de choisir sa mort.
Les années ont passé, j'ai aujourd'hui 67 ans et traversé bien des épreuves qui amènent à réfléchir : le cancer de mon mari qui l'a frappé de plein fouet à l'âge de 45 ans (il a survécu), le décès de mon père puis il y a quelques mois celui de ma mère atteinte de la maladie d'Alzheimer. Cette terrible maladie, en vous ôtant la mémoire, vous dépouille aussi implacablement de toute vie affective et intellectuelle.
J'aime la vie et je me sens heureuse et libre, mais si un jour je perds cette liberté, si je tombe dans une dépendance insupportable ou si je suis confrontée à une maladie incurable qui ne m'offre comme perspective que la souffrance ou une détérioration physique et intellectuelle insoutenables, je souhaite du fond du cœur pouvoir choisir de mettre un terme à ma vie, ici, en France, entourée de ceux qui m'aiment.
Janine VICTOR