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"Partir dignement" : atteint d'une maladie incurable, Jean-Michel va mourir en Suisse - France Bleu

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Publié le
5 octobre 2024
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C'est le dernier combat de Jean-Michel Autin, atteint de la maladie de Charcot : choisir le moment de sa mort. Possibilité qui n'est pas encore offerte en France. Cet homme de 64 ans, installé en Charente-Maritime après avoir vécu à Châteauroux, a choisi d'aller en Suisse, et de mourir ce vendredi.

"Pouvoir partir dignement, sans attendre les souffrances" : c'est le dernier combat de Jean-Michel Autin. Cet homme de 64 ans domicilié à Marennes depuis quelques mois, après avoir vécu 40 ans à Châteauroux, est atteint de la maladie de Charcot. Une maladie dégénérative, incurable, qui attaque ses muscles à grande vitesse, et le condamne à la mort à brève échéance. Mais la date de ce décès, Jean-Michel Autin a choisi de la définir lui-même: ce sera ce vendredi matin. Façon pour lui de reprendre le contrôle sur son destin. Sauf que la loi française n'autorise toujours pas l'aide active à mourir, contraignant ce retraité à franchir la frontière, pour bénéficier en Suisse d'un suicide assisté.

Le respirateur artificiel placé à côté de son lit fonctionne quasiment en permanence. Jean-Michel n'a même plus assez de muscles pour remplir et vider ses poumons. Lui, le grand sportif, a perdu 25 kg en quelques mois. Pas assez de force non plus pour ouvrir la bouche, alors c'est par des petits textes tapés sur son téléphone qu'il communique avec sa famille. Des messages qui permettent de lire l'étendue de sa détresse. "Papa écrit que c'est plus une douleur morale que physique, lit sur l'écran son fils Danick. C'est douloureux, évidemment. La douleur morale est de se voir pas bien, et de voir que ses proches aussi ne sont pas bien."
 

"C'est une torture pour mon père de rester en vie"

Pas bien du tout, Lydia, la femme de Jean-Michel. Pour elle aussi, la vie s'est arrêtée à l'annonce du diagnostic. Une vie qui s'annonçait belle à l'arrivée de la retraite. Le couple venait tout juste de s'installer à Marennes en Charente-Maritime. Retour à leurs origines après 40 ans passés à Châteauroux dans le Berry. "Pourquoi mon mari ? Qu'est-ce qu'il a fait ? questionne Lydia avec colère. Il était bien. C'est un grand sportif, un travailleur. Cette maison, elle était prévue pour notre retraite. Donc ce n'est pas juste. Et même à mon pire ennemi, je ne lui souhaite pas."

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