Marché de Guéret : l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, à la rencontre des citoyens - France Bleu
L'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) a retrouvé le terrain, ce samedi 5 juin à Guéret. Trois bénévoles sont venues distribuer des tracts et entamer la conversation avec les Creusois pour parler de la fin de vie. Elles estiment que la France a peu évolué depuis 40 ans. Ces militantes réclament toujours une loi qui autoriserait l'euthanasie et le suicide assisté.
Des Creusois de plus en plus réceptifs
Entre deux étals de fleurs, Carmen est en pleine discussion avec l'une des bénévoles. Cette Guérétoise interrompt ses emplettes, car le sujet de la fin de vie, lui tient à cœur: "Je suis vraiment pour qu'on puisse mourir dans la dignité, sans souffrance et avec notre propre liberté", indique-t-elle.
Avec sa pancarte "je veux une mort douce et digne", Béatrice Géraud, déléguée de l'ADMD en Haute-Vienne et en Creuse milite depuis des années. Pour elle, les passants sont de plus en plus réceptifs, lorsqu'elle mène ces opérations sur les marchés :" La majeure partie des gens sont au courant. Les gens de plus en plus jeunes viennent vers nous ". D'après différents sondages IFOP, 9 Français sur 10 sont favorables à l'euthanasie.
Geneviève Plaze est membre de l'ADMD en Creuse. Cette ancienne infirmière a côtoyé beaucoup de malades en fin de vie. A ses yeux, les soins palliatifs proposés en France ne suffisent pas. Pour elle, ces services servent à : "calmer les douleurs au maximum en prescrivant des calmants de plus en plus forts, jusqu'à ce que la mort aboutisse. Mais ce n'est pas ce qu'on veut, tranche-t-elle, on ne veut pas d'agonie, nous"!
Toujours aucune date pour réexaminer la proposition de loi sur la fin de vie
Ces derniers mois, le débat sur la fin de vie est revenu sur le devant de la scène. Une proposition de loi autorisant l'euthanasie, a été présentée à l'assemblée en avril par Olivier Falorni, mais l’examen n'a pas pu aller à son terme, car une poignée de députés opposés au texte ont déposé des milliers d'amendements. Depuis, 300 députés de tous bords ont écrit au premier ministre pour demander à poursuivre les débats. Pour le moment aucune date n'est fixée.
Pour Béatrice Géraud, il serait grand temps que la France bouge sur ce sujet. De nombreux pays voisins ont déjà autorisé l’euthanasie et le suicide assisté pour les citoyens qui le demandent. Les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la Suisse étaient à l'avant-garde. En mars 2021, l'Espagne, pays très catholique, les a légalisés à son tour.