Sur la fin de vie, la solution de Bayrou agace Braun-Pivet et les défenseurs du projet de loi initial - Le HuffPost
François Bayrou souhaite un texte dédié aux soins palliatifs, de quoi faire hurler les élus qui portent le projet de loi fin de vie depuis des mois.
FIN DE VIE - Voilà qui ne pas arranger ses relations, déjà pas exactement au beau fixe, avec la présidente de l’Assemblée nationale. Le Premier ministre François Bayrou entend désormais scinder en deux le projet de loi sur la fin de vie, avec d’un côté les soins palliatifs et de l’autre l’aide à mourir. Ces deux textes seraient examinés « dans une même temporalité parlementaire », précise l’entourage de Matignon au HuffPost, confirmant une information de RMC et de l’AFP.
L’aide à mourir « est une question de conscience » quand les soins palliatifs relèvent d’« un devoir de la société à l’égard de ceux qui traversent cette épreuve », a-t-on justifié de même source. Quant au calendrier ou la manière dont seront présentés ces deux textes, notre interlocuteur n’était pas en mesure de le préciser.
Résultat, une colère immédiate de celles et ceux qui ont porté le texte initial dont l’examen a été interrompu à l’Assemblée par la dissolution en juin dernier. Sur X, l’association Au droit à mourir dans la dignité a accusé François Bayrou de vouloir saboter le projet afin de contenter les organisations religieuses et les opposants au texte.
📑 Depuis le départ, nous parlons d’un seul et même texte sur l’accompagnement en #FindeVie… continuum des soins et de l’aide à mourir.
— Mourir dans la Dignité (@ADMDFRANCE) January 21, 2025
Séparer le texte, c'est céder aux représentants religieux et aux opposants à l’#euthanasie, séparer pour finalement ne rien faire ? #santé https://t.co/QkcCRwkTks
Même son de cloche du côté d’Olivier Falorni, le député rapporteur du projet de loi abandonné en juin à la fin de la précédente législature, et qui a redéposé un texte identique lorsque les travaux parlementaires ont repris. Pour le député MoDem de Charente-Maritime, il n’est pas possible de séparer ces deux piliers de la loi, tant ils s’équilibrent mutuellement et sont complémentaires : « les soins palliatifs qui sont la réponse primordiale et l’aide à mourir qui est l’ultime recours ».
Mais la réponse la plus cinglante est venue de Yaël Braun-Pivet, auprès de RMC. Malgré ses dénégations, la présidente de l’Assemblée nationale nourrit de réguliers désaccords avec François Bayrou, que ce soit sur son choix d’aller à Pau plutôt qu’à Mayotte ou quand il s’agit de rappeler à l’ordre le Premier ministre à l’Assemblée.
Cette fois a-t-elle dit, le désaccord est « profond ». « Le sujet est global. La question c’est “Comment on accompagne les personnes en fin de vie”. C’est un même sujet. Je n’ai pas besoin de le répéter, il le sait je lui ai déjà dit », a-t-elle cinglé.
