"J’ai décidé de militer à l’ADMD suite à la mort de ma maman en janvier 2020."
Vétérinaire de profession, je suis souvent amenée à pratiquer des euthanasies. Quand je pense que la fin d’un animal est proche et qu’il n’est plus possible de le soulager, je propose aux propriétaires d’abréger ses souffrances. Et je respecte toujours leur décision. Je me suis souvent dit qu’il serait bien que cette possibilité soit offerte aux humains également.
J’ai décidé de militer à l’ADMD suite à la mort de ma maman en janvier 2020. Elle est décédée après 2 ans de combat contre un cancer du poumon métastasé au cerveau. Sa fin a été horrible. Exclue de l’hôpital parce qu’elle ne mourait pas assez vite et après avoir écumé tous les services (soins palliatifs, soins de suite etc ...), elle a fini sa vie en EPHAD. Les soins qui lui ont été prodigués dans cette institution ont été de qualité. Cependant, ils ne sont pas équipés pour des fins de vie qui devraient être médicalisées. Quand elle n’a plus réussi à s’alimenter, le médecin lui a posé un patch de morphine et nous avons attendu. Qu’elle meure. De faim, de soif.
Personne ne devrait mourir comme ça.
Nous espérons juste qu’elle ne s’en est pas rendu compte, mais j’en doute réellement.
Qu’elle a été la plus-value de ces quelques jours ? Pour elle, pour nous ? Mon père entendra longtemps ses râles des derniers jours. Nous n’avons même pas pu être là. Elle est morte seule, sans la présence de ceux qui l’aimaient. C’est ça, la dignité ? Par pour moi, pas pour mon père, pas pour toute ma famille.
Je milite désormais pour que cela change un jour.
Elodie Peyronnet